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affiche du film La Bête dans la jungle

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La Bête dans la jungle

  • Réalisé par
    Patric Chiha
  • Interprété par
    Anaïs Demoustier, Tom Mercier, Béatrice Dalle
  • Distributeur
    O'Brother
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France / Belgique / Autriche
  • Année
    2023
  • Durée
    01 h 43
  • Version
    Version française
  • Type
    Romance
  • Date de sortie
    2023-09-06

Librement adapté d’une nouvelle d’Henry James parue en 1903, La Bête dans la jungle est une expérience sensorielle forte, une tragédie romantique se déployant dans le cadre unique d’une boîte de nuit

Durant vingt-cinq ans, dans une immense boîte de nuit, un homme et une femme guettent ensemble un événement mystérieux. De 1979 à 2004, l’histoire du disco à la techno, l’histoire d’un amour, l’histoire d’une obsession. La « chose » finalement se manifestera, mais sous une forme autrement plus tragique que prévu…

Exigeant, La Bête dans la jungle (co-produit par les Liégeois de Frakas) est une sacrée découverte, un film émouvant qui sort des sentiers battus. Il faut simplement être prêt à emprunter cette route mentale mystérieuse que l’on a toutes et tous en nous, celle qui nous conduit au plaisir de se laisser aller, de baigner dans la poésie et l’imaginaire les plus inattendus.

L’action se passe dans ce lieu clos très tamisé au sein duquel un coup de foudre se concrétise, entre deux êtres d’une grande beauté, dignes de personnages chevaleresques égarés dans un monde où les sentiments et le mouvement de la vie se déploieraient trop vite pour eux.

Patric Chiha rend très bien compte du caractère sensuel de la danse en groupe et dans un lieu coupé de tout. Là où les corps se frôlent et se délient, à travers ces sons qui façonnent les époques, les styles et les âmes de celles et ceux qui auront goûté à leur élixir de jouvence. Il nous fait ressentir le temps qui passe en travaillant les costumes et les coiffures, en insérant subrepticement des informations politiques (le sida, l’arrivée de la gauche au pouvoir en France…), tout en déjouant la complexité d’une seule unité de lieu. Le cadre est fixe, le jeu statique, tout est élaboré dans l’épure, le hors champ n’existe pas concrètement ou très peu (quelques plans furtifs en rue, une brève séquence dans un appartement), en raison certainement d’un manque de moyens pour l’auteur, mais cela donne à l’œuvre une touche encore plus fragile.

Dans cette foule de danseuses et danseurs, les deux jeunes héros existent sur le côté, déclament intimement des dialogues, forcément très écrits, d’une manière solennelle. On sent à quel point leur vie se joue à chaque émotion exprimée oralement. C’est ce qui émeut dans ce film qui arrive à déjouer les pièges du conceptuel et de la distanciation, en montrant la beauté et la gravité conjointes de l’amour. À la sensualité de la danse et à la puissance des sons s’opposent le tragique d’une destinée, le sentiment pour les deux personnages centraux de vivre sans arriver à ce qu’ils veulent, d’aimer à contre-temps.

 

NICOLAS BRUYELLE, les Grignoux

 

Fiche PDF du film