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Pour mener à bien la monumentale tache d’écrire l’un des premiers dictionnaires de la langue anglaise, un professeur fait la connaissance d’un schizophrène passionné d’étymologie… Rencontre au sommet entre Sean Penn et Mel Gibson
James Murray (Gibson) est un linguiste autodidacte devenu le protégé du Professeur Furnivall à la prestigieuse université d’Oxford. Depuis des années, tous les érudits d’Oxford sont empêtrés dans une tâche incommensurable : créer un dictionnaire de la langue anglaise reprenant l’ensemble des mots et leur étymologie à travers les siècles. Las et découragés, c’est néanmoins sans enthousiasme qu’ils concèdent à ce que ce polyglotte passionné reprenne le flambeau.
Murray va donc s’atteler à ce qu’il considère désormais comme son grand œuvre, aidé de plusieurs assistants dévoués. Mais la tâche est lourde, fastidieuse, et ils peuvent perdre des jours à éplucher d’anciens ouvrages pour trouver une étymologie manquante.
Murray a alors ce coup de génie : insérer dans des livres fraichement édités un « appel à mots », étymologie comprise.
Surprise : plus d’un millier de fiches extrêmement complètes lui parviennent d’une même adresse, un asile psychiatrique où un certain docteur William Chester (Penn) réside. Mais Chester n’est pas un docteur… C’est un patient, interné suite à un crime commis dans un accès de pure folie. Chester, attisé par la nouvelle amitié qui le noue à Murray, montre des signes notables d’amélioration de son état mental.
Bien que Murray soit un père de famille très stable et Chester un homme fort abimé par la guerre et capable du pire, les deux vont se rapprocher, mus par un amour conjoint des belles lettres. Mais les choses sont très fragiles et peuvent basculer à tout moment…
Le réalisateur table sur une cinématographie classique mais solide pour raconter cette histoire (inspirée de faits réels) ambitieuse, avec d’intenses retournements de situation qui l’éloignent de son sujet « convenu » pour aller puiser chez les deux hommes des richesses et fêlures bien plus profondes.
CATHERINE LEMAIRE, LES GRIGNOUX
