Medias
Journal & grilles Appli mobile Newsletters Galeries photos
Medias
Journal des Grignoux en PDF + archives Chargez notre appli mobile S’inscrire à nos newsletters Nos galeries photos
Lancer la bande-annonce
Bande-annonce
affiche du film Taste of Cement

Prochaines séances

Pas de séances programmées pour ce film dans nos salles pour l'instant.

Taste of Cement

  • Réalisé par
    Ziad Kalthoum
  • Langue
    arabe
  • Pays d'origine
    Allemagne
  • Année
    2018
  • Durée
    1 h 29
  • Version
    Version originale sous-titrée en français
  • Page facebook du film

Un chef-d’œuvre méditatif sur la guerre, l’exil et le travail au service d’un message politique puissant et déstabilisant sur le sort réservé aux réfugiés syriens.

Taste of Cement c’est d’abord le goût du ciment qui reste dans la bouche des réfugiés syriens quand ils ont assisté aux destructions de leur maison et de leur quartier. Et ce goût ne les a pas quittés depuis, alors qu’ils ont fui leur pays et se retrouvent à construire les gratte-ciels de Beyrouth, ville détruite, elle aussi, dans une guerre civile qui aura duré quinze ans.

C’est cette nouvelle vie, en exil, et leurs nouvelles conditions de travail, que le réalisateur, Ziad Kalthoum souhaite révéler dans son film.

Mais les ouvriers syriens ont l’interdiction de s’exprimer sur leurs conditions de travail. Qu’à cela ne tienne, Ziad Kalthoum décide de poser sa caméra dans le silence du vacarme des bétonnières et autres machines, pour les filmer dans ce gratte-ciel en construction qu’ils ne quittent en fait jamais.

On assiste alors médusé au ballet de ces ouvriers surgissant tous les matins des entrailles du bâtiment en construction pour gravir ses hauteurs vertigineuses, à l’horizon infini, puis s’enfonçant, tous les soirs, au coucher du soleil, dans les ténèbres de la bâtisse qu’ils ne peuvent quitter pour cause du couvre-feu qui leur est imposé. Une fois disparus sous terre, la vie reprend sur les smartphones et les écrans de télévision, qui leur restituent les destructions de la journée en Syrie tandis qu’eux construisent des habitations du Liban.

« Quand la guerre commence, les bâtisseurs partent dans d’autres pays où la guerre vient juste de se terminer. En attendant que la guerre ait fini de bouleverser leur pays. Ensuite, ils rentrent pour reconstruire » nous dit la voix off qui habite le film.

Et c’est à travers une esthétique léchée, poétique, onirique et hantée que Ziad Kalthoum réussit la prouesse d’ancrer le film dans la réalité de ces réfugiés réduits à vivre tels des ombres, voire des esclaves, mais qui continuent à construire car c’est le sens même de leur vie.

© Les Grignoux — Rabab Khairy

Fiche PDF du film