Lorcan Finnegan (réalisateur de l’excellent Vivarium) signe un thriller psychologique dans le décor paradisiaque d’une plage d’Australie avec un Nicolas Cage en père de famille énervé qu’il entraîne dans une véritable descente aux enfers
« Si tu ne vis pas ici, tu ne surfes pas ici » : c’est l'injonction qui met le feu aux poudres quand des surfeurs locaux interdisent à un père divorcé (Nicolas Cage) de surfer sur la plage de son enfance, avec son fils adolescent. Humilié et menacé, l’homme va dès lors se battre pour reconquérir son territoire. Sur cette plage à l’atmosphère étouffante s’engage une lutte qui le mène au cœur de la folie. Un film qui ressemble à un rêve étrange, qui explore le matérialisme, l’identité et l’appartenance, les souvenirs refoulés, la masculinité et la renaissance.
The Surfer avait été présenté en séance de minuit à Cannes, en 2024. Un an plus tard, on découvre enfin ce film à la mise en scène psychédélique et à l’humour noir. Le réalisateur irlandais Lorcan Finnegan plante un décor paradisiaque (plage aux vagues immenses, villas luxueuses, coffee shop sympa) pour mieux y martyriser son héros par une bande de surfeurs bas du front qui roulent des mécaniques autour d’un gourou en peignoir éponge. Le cinéma des années 1970 n’est pas loin et on sent que Finnegan est allé y puiser une partie de son inspiration : cadrages osés, flous et gros plans bien serrés... Il se plait à nous faire tourner la tête avant de mettre celle de ce surfeur sur une pique en bois (symboliquement, on vous rassure), car il faut dire que l’homme va déguster ! Un film un peu ovni qui nous plonge dans une atmosphère irrationnelle et secouante, mais aussi rafraîchissante.
Laurence Hottart, les Grignoux