Depuis Maps to the Stars en 2014, David Cronenberg se faisait très discret. Le voici de retour avec un film présenté au sein de la sélection officielle du Festival de Cannes. Crimes of the Future aligne un casting cinq étoiles et ressuscite les vieux démons du réalisateur canadien
Crimes of the Future – à ne pas confondre avec le film homonyme du même réalisateur sorti en 1970 (on a cru pendant un moment que ce pourrait être un remake) – nous plonge dans un monde qui ne peut venir que de l’esprit du cinéaste à qui l’on doit entre autres Crash, Faux-Semblants ou La Mouche. Crimes of the Future s’annonce comme une dystopie originale sur le transhumanisme, questionnant notre rapport au corps et à ses mutations, ramenant Cronenberg à ce genre qui lui est si cher : le body horror. « Le temps est venu d’arrêter de voir. Le temps est venu d’écouter. » Ces phrases qui ouvrent la bande-annonce se superposent à des images dérangeantes (corps difformes, affublés de trous grotesques, paupières, bouches cousues) et nous plongent de facto dans une atmosphère horrifique.
Caprice (Léa Seydoux) et Saul Tenser (Viggo Mortensen, qui collabore pour la quatrième fois avec le réalisateur canadien) forment un couple d’artistes connus. Performeur célèbre, Saul met en scène publiquement la métamorphose de ses organes dans des performances d’avant-garde et repousse perpétuellement les limites de la modification corporelle. Timlin (Kristen Stewart), une enquêteuse d’un groupe mystérieux (le National Organ Registry), suit de manière obsessionnelle ses prestations.
Le film sera montré en première mondiale à Cannes et il y a fort à parier que Crimes of the Future sera, comme d’habitude avec Cronenberg, une expérience troublante, dérangeante, voire cauchemardesque.
LES GRIGNOUX