Par une technique particulière, celle de la peinture sur verre, Florence Miailhe raconte avec poésie et sensibilité l’histoire de deux enfants perdus sur les routes de l’exil. Un film puissant et percutant !
Le bruit des bottes fait froid dans le dos. Le village de Norvi Varna, où vivent Kyona, 13 ans, son frère Adriel, 12 ans, et leurs parents, vient d’être brulé par une milice. « C’est comme ça qu’on est partis. Mon frère traînait, ma mère pleurait, mon père criait, et moi j’étais survoltée. » Kyona et sa famille décident de fuir et de prendre la route comme ces milliers de déplacés qui souhaitent atteindre l’Europe pour trouver un peu de quiétude. L’objectif de la famille de Kyona est de rejoindre une autre contrée où vit un cousin du papa. En chemin, à la suite d’un contrôle de police dans un train bondé, la famille va être séparée…
Kyona et Adriel sont deux adolescents dans la fleur de l’âge qui vont être livrés à eux-mêmes : ils se retrouvent dans un bidonville en compagnie d’enfants des rues, vont être kidnappés et puis exploités par un couple de richissimes, vont connaître la faim et le froid extrême. Il sera très difficile de rester insensible devant la scène de la traversée de la mer tant les images nous rappellent ce qui se jouent à nos frontières…
L’époque où se passe l’action est indéfinie, le pays qu’ils doivent fuir sort de l’imagination de la réalisatrice. La Traversée raconte l’histoire universelle et intemporelle des chemins de l’exil.
Le choix de la peinture animée rend les différentes scènes du film telles des tableaux envoûtants, la technique est impressionnante et fait de ce film un chef-d’œuvre d’animation. La Traversée raconte une histoire extrêmement actuelle et pourtant vieille comme le monde.
MANON MOTTARD, les Grignoux
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