Aux Caraïbes, un navigateur français est sollicité pour expertiser un bateau qui disparaît mystérieusement. Sa propriétaire le charge de le retrouver… Le deuxième long métrage du réalisateur des Choses de la vie est un polar tourné vers l’action et la gestuelle, parfait alliage de dépouillement et de rigueur
C’est un film d’aventures. Violent, direct, mouvementé. Décor : la mer des Caraïbes et, plus précisément, un yacht échoué sur un haut-fond. Personnages : d’un côté, des trafiquants d’armes, menés par une brute redoutable ; de l’autre, un brave type, pas très futé peut-être, mais qui connaît la mer et les bateaux et qui a le simple courage des gens honnêtes ; et puis aussi une jolie veuve. La question est de savoir comment le brave type et la jolie veuve, prisonniers des « méchants », échapperont à une mort certaine…
Ce qui nous frappe dans L’Arme à gauche, c’est l’honnêteté intellectuelle du réalisateur. Ayant choisi le terrain de l’aventure, Claude Sautet y reste solidement accroché. Les pirouettes, clins d’œil et faux-fuyants, tellement à la mode aujourd’hui dans les films d’aventures, sont complètement bannis de L’Arme à gauche. Sautet ne cherche pas d’alibis. Aux tours de passe-passe, il préfère la rigueur.
Cette rigueur exige un style. Sautet possède ce style. Il sait voir et décrire. Il sait composer une image dont la signification dépasse la simple apparence.
L’Arme à gauche est un film de gestes et de regards ; un film de silences aussi, les silences jouant dans l’action un rôle dramatique d’une importance au moins égale à celle des bagarres.