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Bien avant l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, Valérie Donzelli avait écrit et réalisé ce film, où la célèbre cathédrale devient le cœur d’une polémique confrontant une architecte à l’ensemble de la communauté catholique. C’est fin et rieur, du cinéma français fantaisiste et décalé comme on l’aime
Le Paris imaginé par Donzelli ressemble à celui que l’on connaît, à quelques détails près… Par exemple, on y prend des claques sans raison. Un passant dans la rue n’aime pas votre tête, et paf, une claque ! Noël approche et les Parigots se pavanent en t-shirt et en tongs. Pourtant, à la télé, on maintient l’illusion, et le journaliste Bacchus Renard (Pierre Deladonchamps) est forcé de commenter l’actualité affublé d’un bonnet en laine.
À Paris, on ne parle que de cet appel à projets pour réaménager le parvis de Notre-Dame… Tous les architectes sont en surchauffe avant l’annonce du grand gagnant. Parmi eux, Maud Crayon (Valérie Donzelli), trentenaire, mère de deux enfants, débordée et toujours amoureuse de son ex sans en être sûre. Maud prête une oreille distraite au raffut qui entoure le concours, observant à demi l’agitation de ses collègues. Pourtant, la maquette d’un de ses projets se retrouve inopinément – on ne vous révélera pas comment – à la Mairie de Paris. On l’aime, on le veut, et Maud remporte le grand prix ! La voilà donc aux prises avec le flonflon médiatique qui accompagne la nouvelle, retombant à cette occasion sur Bacchus, un ancien amour qu’elle pourrait aimer à nouveau… Si ce n’est qu’elle va être projetée au cœur d'un scandale pour avoir offusqué la communauté religieuse – là aussi, on vous laisse découvrir pourquoi –, puis apprend qu’elle est enceinte… Autant de péripéties loufoques, de pas de côté enchanteurs qui font de Notre dame un petit bijou d’originalité.
L’univers de Valérie Donzelli virevolte ! Les références sont celles de Ma sorcière bien-aimée, Mary Poppins ou Amélie Poulain. On pense aussi à Zazie dans le métro avec sa mise en scène d’un Paris burlesque rempli de gens bizarres. Et puis, trônant au-dessus du lot, comme un roc dans la tempête : Notre-Dame de Paris. Avant l’incendie, les cendres, les dons liés à sa rénovation, et les dingos qui cherchent aujourd’hui à la venger. On dirait presque qu’elle nous regarde… et nous fait un clin d’œil.
ALICIA DEL PUPPO, LES GRIGNOUX
