Pas de séances programmées pour ce film dans nos salles pour l'instant.
Florent Marcie – dont le nom vous évoque sans doute quelque chose, puisqu’il est ce journaliste de guerre qui, lors d’une manifestation des Gilets jaunes, a été atteint par un tir de flashball à l’œil – nous embarque dans une expérience sensorielle forte, au milieu des premières heures de la révolution libyenne !
Tomorrow Tripoli s’ouvre à nous avec des images d’hommes armés, des civils tirant de tous côtés. Nous sommes à Zintan, petite ville à l’ouest de la Libye, entrée en rébellion contre l’armée de Khadafi en octobre 2011. Avec sa caméra, et surtout sa passion de l’information au plus proche du réel, Florent Marcie nous fait vivre le cœur de la révolution auprès d’une poignée d’hommes issus de ce village, des ingénieurs, des enseignants osant défier le pouvoir en place. Khadafi les qualifie de rats à exterminer, ville par ville, rue par rue, homme par homme, mais ce sont eux qui vont arriver aux portes de Tripoli en six mois à peine. Le cinéaste réussit le défi de réaliser un film hybride, aux multiples facettes passionnantes. D’abord, il relaye une information dans une période trouble dont les enjeux sont complexes à appréhender. Ensuite, il nous immerge totalement dans l’univers du jounalisme de guerre, offrant un témoignage unique sur ce métier périlleux, fascinant, dont l’importance saute aux yeux à la vision de ce documentaire. Et enfin, quel documentariste ! Il parvient à s’intégrer, muni d’une caméra, dans le quotidien d’une population où l’heure est à la méfiance, et devient l’un des leurs le temps du film. Alors, quand les Mutins de Pangée – une coopérative audiovisuelle et cinématographique de production française grâce à laquelle nous avons déjà diffusé les très bons documentaires Afrique 50, La cigale, le corbeau et les poulets, ou encore Howard Zinn, une histoire populaire américaine – nous a proposé une projection de Tomorrow Tripoli, nous avions déjà hâte de découvrir le film. Après visionnage, il nous est apparu évident de le partager à nos spectateurs•trices tant il est unique en son genre. Cette œuvre folle, journalistique, politique et engagée nous a percutés. Nous ne pouvons donc que vous conseiller de venir la découvrir dans nos salles, en espérant qu’elle aura le même effet sur vous !
LUDIVINE FANIEL, LES GRIGNOUX
