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Grand Prix au Festival international du film fantastique d'Avoriaz 1977
À l’image de Shining (Stanley Kubrick) et Christine (John Carpenter), Carrie est à ranger aux côtés des meilleures adaptations cinématographiques de Stephen King. Premier carton public et critique pour De Palma, qui parvint à s’approprier l’ouvrage pour y intégrer son identité de réalisateur
Carrie White vit avec sa mère, catholique fanatique et obsessionnelle, tout en poursuivant une scolarité compliquée au lycée Bates High School (l’une des nombreuses références hitchcockiennes du film), où elle est la tête de turc de ses camarades de classe. Un jour, Tommy Ross, petite star du lycée, vient lui demander contre toute attente d’être sa cavalière pour le bal de fin d’année. D’abord réticente, elle accepte et devient l’attention de tous les regards. Mais derrière le cliché festif se cache une réalité bien plus sombre.
Après avoir réalisé Sisters (1973) et Phantom of the paradise (1974), Brian De Palma entame, deux ans plus tard, l’adaptation du roman éponyme de Stephen King, dont ce fut la première adaptation à l’écran. Publié en 1974, le livre est à l’origine un roman qui rapporte des faits sous la forme de témoignages, comprenant des articles et de courts textes. Pour que le récit fonctionne à l’écran, le réalisateur n’hésite pas à apporter quelques changements à l’intrigue ainsi que des ellipses. À l’arrivée, ces modifications imposent le long métrage comme une histoire de vengeance viscérale, fluide et profondément marquante, soulignée par le visage juvénile de Sissy Spacek.
Tout au long de Carrie, De Palma impressionne par ses choix de mise en scène, notamment à travers les décors, à commencer par la sombre demeure de Carrie. Le cinéaste est aussi capable de jouer avec la profondeur de champ ou d’utiliser un plan-séquence pour faire monter l’angoisse du spectateur. Aujourd’hui, Carrie possède toujours la même force et la même délicatesse dans le portrait d’adolescents qu’il dresse. Une œuvre magnifique et subtile, qui continue de grandir à chaque vision.
