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affiche du film Les étendues imaginaires

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Les étendues imaginaires

  • Titre original
    A land imagined
  • Réalisé par
    Siew Hua Yeo
  • Interprété par
    Xiaoyi Liu, Peter Yu, Jack Tan
  • Distributeur
    Bedazzle bvba
  • Langue
    bengali, anglais, mandarin
  • Pays d'origine
    Singapour, France, Hollande
  • Année
    2018
  • Durée
    1 h 35
  • Version
    Version originale sous-titrée en français
  • Date de sortie
    2019-06-05
  • Récompenses

    Léopard d’or du festival de Locarno 2018

Léopard d’or du festival de Locarno, le film de Siew Hua Yeo entremêle avec onirisme les fatigues d’un travailleur migrant évaporé et du policier qui enquête sur sa disparition, dans une ville mutante où l’insomnie n’épargne personne

Chaque année, la péninsule de Singapour gagne plusieurs kilomètres sur le littoral en important des milliers de tonnes de sable de ses pays voisins. À son indépendance en 1965, la superficie du pays était de 527 km2. Elle est aujourd’hui de plus de 830 km2. Chaque jour, le sable enfouit un peu plus la mer, permettant à la folie économique du pays de s’étendre sans limite.

Tout comme le sable est importé des états alentour, le business du sable draine une véritable économie parallèle en recourant à une main-d’œuvre bon marché et corvéable venue de Malaisie, du Bangladesh, du Cambodge ou du Vietnam.

Le film suit le personnage de l’inspecteur Lok, chargé d’enquêter sur la disparition d’un jeune ouvrier chinois du nom de Wang. Cette affaire va l’amener à s’enfoncer dans le quotidien de ceux qui ont tout quitté avec l’espoir d’accéder à de meilleures conditions de vie et qui, à l’arrivée, ne trouvent que la démesure de projets qui menacent à chaque instant de les engloutir.

L’inspecteur Lok n’a pas beaucoup de prises lorsqu’il commence à enquêter sur l’affaire. Les informations sur les travailleurs migrants sont par définition quasi nulles et le chef de chantier de Wang se montre de mauvaise volonté. Alors, Lok va glaner les indices au dortoir des ouvriers. Allongé sur le lit du disparu, assommé par la chaleur humide, Lok découvre que, comme lui, Wang souffrait d’insomnies. De sa position, la fenêtre donne sur la devanture d’un cybercafé. Lok s’y engouffre, découvrant une salle remplie d’hommes les yeux rivés sur des écrans, addicts aux jeux, aux réseaux et autres chimères que leur quotidien ne leur offre pas. La tenancière des lieux, la très attrayante Mindy, assure avoir bien connu Wang : c’est ici qu’il passait toutes ses nuits.

Le film met alors en place une structure narrative élaborée où se mêlent plusieurs niveaux de réalité. De longs flashbacks dévoilent la vie de Wang, partagée entre les tâches harassantes du travail et l’avatar qu’il s’était créé la nuit. Touché par le manque de sommeil et l’attirance vénéneuse de Mindy, l’inspecteur Lok entre dans un état second et plonge avec audace dans les rêves et les cauchemars de Wang pour retrouver sa trace. Par-dessus les eaux ou dans ses bas-fonds connectés, Les étendues imaginaires dessine un portrait fascinant de la ville où tout le réel se brouille au profit des fantasmes et d’une spéculation prête à tout ensevelir sur son passage pour assouvir son désir de gigantisme.

Fiche PDF du film