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Comédie douce-amère, fable poétique et romantique de Nicole Palo, réalisatrice belge pleine de promesse, Emma Peeters suit les tribulations d’une jeune actrice à Paris, si fatiguée de galérer qu’elle en vient à organiser ses propres funérailles…
Emma Peeters est comédienne. Comme d’autres avant elle, elle est « montée » à Paris dans l’espoir de percer. Ça fait des années maintenant qu’elle écume les castings pour des rôles improbables avec le souhait, de plus en plus vague, de vivre enfin de son métier.
En attendant, elle bosse dans un magasin d’électroménager et fait, sans le vouloir, du bon boulot.
Mais ses aspirations, ses déceptions constantes, son absence de perspective la minent. Un jour, sans véritable tristesse, elle se demande si elle a encore envie de vivre, tout simplement.
Et Emma Peeters d’organiser sa propre mort avec désinvolture, un peu comme si elle préparait son anniversaire… Elle a d’ailleurs choisi ce jour-là comme date butoir, date de sa mort. Il lui reste une semaine pour tout préparer.
Une fois la décision prise, elle ressent une forme d’immense liberté, de curiosité ; chaque chose est plus intense, chaque rencontre, unique.
Comme cette rencontre avec Alex, le gentil directeur des pompes funèbres, tout contrit de savoir qu’elle va mourir bientôt (bien qu’il en ignore la véritable cause). Il est touchant, cet échalas un peu maladroit, un peu décalé, qui s’attache à elle, qui voudrait la revoir…
Ne vous méprenez pas : sous les dehors désenchantés de ce résumé se cache une fine comédie qui fait la part belle aux situations absurdes, à un burlesque charmant qui désamorce le pathétique. Emma Peeters opte pour une légèreté pétillante, un humour presque surréaliste, qui détonne dans ce Paris tant de fois filmé et teinté ici d’une belgitude incongrue, mais qui fait mouche.
Le duo d’acteurs fonctionne à merveille : Monia Chokri (découverte chez Xavier Dolan) dans le rôle titre, personnage en manque d’assise, de but, devenue improbable suicidaire, et le Liégeois Fabrice Adde, trop rare sur grand écran (Eldorado, un petit rôle marquant dans The revenant), qui incarne Alex et fait ressentir sa terrible solitude avec tendresse. Bref, une petite fantaisie belge à s’offrir en cas de coup de mou… ou pour l’éviter !
LES GRIGNOUX
