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Bande-annonce
affiche du film The Happy Prince

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The Happy Prince

  • Réalisé par
    Rupert Everett
  • Interprété par
    Rupert Everett, Emily Watson, Colin Firth, Tom Wilkinson
  • Distributeur
    September Film
  • Langue
    anglais et français
  • Pays d'origine
    Allemagne / Belgique / Italie
  • Année
    2018
  • Durée
    1h45
  • Version
    Version originale sous-titrée en français
  • Date de sortie
    2018-10-03
  • Page facebook du film

Ostracisé, affaibli et pauvre, Oscar Wilde vit ses dernières années en France, et met son intelligence mordante et ironique au service de sa déchéance, tantôt pathétique, tantôt flamboyante. The Happy Prince est porté devant et derrière la caméra par un Rupert Everett grandiose, complètement habité par son personnage

C’est un projet qu’Everett a mûri pendant près de dix ans, celui de raconter les dernières années de la vie d’Oscar Wilde, dramaturge chéri de la haute société anglaise, excentrique et délicieusement outrageant, jusqu’à ce qu’il en devienne la risée et tombe dans une disgrâce aussi féroce que soudaine, allant jusqu’à purger deux ans de travaux forcés. C’est qu’il y a des transgressions permises et d’autres moins dans cette hypocrite société anglaise de la fin du XIXe siècle…

Là où les précédents biopics s’arrêtaient pudiquement à sa sortie de prison (comme le Wilde avec Stephen Fry), celui d’Everett débute bien après. De sa gloire passée, nous n’aurons que des réminiscences morcelées, vite effacées. Les flash-back sur son procès et ses années de bagne seront tout aussi laconiques : des bribes d’informations qui nous renseignent plus sur ce que Wilde est devenu plutôt que sur qui il était.

Wilde est en France avec une santé défaillante et un portefeuille assez vide. Quand il reçoit de l’argent, il le dépense avec gourmandise en éphèbes, absinthe et cabarets (la modération n’est-elle point chose fatale ?), accompagné parfois de deux gavroches qu’il a pris en affection, parfois de son indéfectible ami Ross (Colin Firth), très souvent aussi d’une cour d’anonymes profitant de ses largesses d’autant plus dispendieuses qu’il ne peut se les permettre.

Il ne résiste pas à essayer de se réacoquiner avec Bosie, l’amant qui a précipité sa chute, malgré la menace de sa femme Constance de lui couper tout vivre si leur relation venait à se renouer.

Lucide, il se regarde au fond du gouffre avec une ironie mordante et désespérée. Tant de gens qui, hier encore, riaient aux éclats à ses pièces et ne manquaient aucune première… Et qui, maintenant, en le reconnaissant dans son exil volontaire à Paris, détournent le regard et le verraient bien crever sur le trottoir.

Everett filme avec fascination et exaltation la déchéance et le génie de son personnage. Jusqu’au bord de la tombe, Wilde fait tout pour se sentir vivant, pour mourir comme il a vécu, avec cette intransigeance dans l’excès qui le caractérise, avec son refus farouche de l’hypocrisie. C’est à la fois grandiose et dégoûtant, enlevé et lugubre, sublime et pitoyable.

Catherine Lemaire, les Grignoux

Fiche PDF du film