La garçonnière est le plus réussi et le plus émouvant des films de la dernière période de Billy Wilder. C’est aussi l’un des plus beaux, grâce à la photographie en scope noir et blanc de Joseph LaShelle.
C.C. Baxter est employé à la Sauvegarde, grande compagnie d’assurance. Dans l’espoir d’un avancement, il prête souvent son appartement à ses supérieurs qui y emmènent leurs petites amies. Un jour, le chef du personnel le convoque, lui apprend qu’il sait tout et lui demande aussi sa clé. Baxter est enfin promu. Mais ce qu’il ignore, c’est que le chef du personnel emmène dans son appartement la femme dont il est amoureux.
Comédie cynique proche du mélodrame, La garçonnière est une vision lucide de la société américaine et de ses travers. Chaque séquence offre l’occasion à Billy Wilder de s’amuser à mélanger avec virtuosité les angles d’attaque d’un scénario d’une précision stupéfiante. En résulte une œuvre qui réussit à être à la fois une satire féroce du monde du travail (la vie professionnelle dans la compagnie d’assurance), une comédie vaudevillesque (Baxter et ses voisins) et une belle romance (l’idylle entre Baxter et Fran). Le film offre à Jack Lemmon et Shirley MacLaine deux rôles en or. On ne le dira jamais assez : Billy Wilder était un pur génie. Chaque plan de La garçonnière est là pour le rappeler.