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Bande-annonce
affiche du film Chien

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Chien

  • Réalisé par
    Samuel Benchetrit
  • Interprété par
    Bouli Lanners, Vincent Macaigne, Vanessa Paradis
  • Distributeur
    Nexus Factory
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France
  • Année
    2017
  • Durée
    1h34
  • Version
    Version française
  • Date de sortie
    2018-05-02

Un pas de deux pour le moins bizarroïde entre un dresseur canin autoritaire et un type mollasson un peu trop obéissant. Ovni cinématographique inclassable, voici la déroutante rencontre de Bouli Lanners et Vincent Macaigne.

  Film visible uniquement dans nos cinémas liégeois.

Viré de son domicile conjugal, à la traîne dans son boulot, Jacques Blanchot (Vincent Macaigne) n’a pas l’air bien malin. Franchement, on a tout de suite l’impression qu’il se fait avoir comme il respire. Que ce soit avec sa femme Hélène (Vanessa Paradis), son fils, son patron ou son banquier, il se laisse faire, fait le gros dos, ne râle pas, même lorsque sa situation sociale se détériore inexorablement.

Son passage à l’animalerie, pour s’acheter un chien, est encore la preuve de son caractère passif. Face à un vendeur en verve, il finit non seulement avec un minuscule cabot, mais également avec la laisse, la niche et dix leçons de dressage non-remboursables.

Il a à peine eu le temps de se faire à son nouveau statut de maître qu’une voiture roulant à trop vive allure anni hile d’un crissement de pneu ses rêves d’amitié canine. Il ne reste du charmant canidé qu’une tâche rougeâtre sur le bitume terne, que Jacques examine médusé et impuissant. Seul dans son Formule 1, il teste la niche auquel il prend goût.

La journée, il tient son rôle de vendeur en attendant le chaland sur le seuil de l’immense hangar faisant office de magasin de déstockage. Peine perdue, il ne passe pas un chien dans ce triste zoning en bord d’autoroute. Et ce n’est pas le neveu du patron, un petit roquet à trop fière allure, qui va arranger quoi que ce soit à l’affaire avec son diplôme de marketing.

Vient le jour du dressage. Comme il a déjà payé pour les leçons, il décide de s’y rendre, même sans chien. Mais Max, le dresseur (Bouli Lanners, tendre, féroce et malsain), ne l’entend pas de cette oreille. Si Jacques veut participer, il ne pourra le faire… qu’en tant que « chien ». Après quelques tergiversations, Jacques obtempère. S’ensuit entre lui et Max une étrange relation qu’on serait bien en peine de qualifier autrement qu’une relation maîtrechien, Jacques restant pourtant physiquement un homme…

On y verra tour à tour la métaphore d’un monde capitaliste prédateur des faibles, une symbolique érotique de soumission-domination, ou pourquoi pas la libération de nos instincts profonds tout aussi bien que la résurgence d’atavismes enfouis. Tout et son contraire en somme… Autant de pistes qui s’accumulent pour dire le malaise et la fascination que suscitent le film, inclassable, résolument à la marge, plongeant le spectateur dans un univers bizarrement aseptisé et dénué de sentiments, où les gentils n’apprennent à mordre qu’en devenant des hommes perdus sans colliers.

© CATHERINE LEMAIRE, LES GRIGNOUX

Fiche PDF du film