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Dix ans après Mariage à Mendoza, Édouard Deluc signe une nouvelle comédie pétaradante et poétique, entre Les Randonneurs et Antoinette dans les Cévennes, où l’on croise toute une clique de losers attendrissants en poncho, en quête d’un retour aux sources qu’ils espèrent régénérant
Fin fond des Pyrénées, Ludo (Pio Marmaï) et Richard (Philippe Rebbot), deux amis de longues dates en galère financière, ont l’idée du siècle pour sortir de la mouise : lancer une chevauchée fantastique, à travers la montagne, pour touristes en mal de nature, de silence et d’aventure. L’idée est simple : Ludo connaît les chevaux et la montagne comme sa poche, Richard un peu moins, mais il est de bonne composition et peut facilement ambiancer un groupe grâce à son diplôme de magie. Surtout, ils sont motivés et pleins d’entrain, et ont tous deux cette bonhomie, cette énergie du désespoir qui font qu’on a envie de les suivre dans leur projet… Les voilà donc bientôt postés à l’aéroport de Perpignan pour accueillir un groupe éclectique avec qui ils s’apprêtent à traverser les majestueuses Pyrénées. Évidemment, les personnages qui forment ce groupe sont tous hauts en couleur. Il y a Agnès, actrice en mal de contrats qui aurait préféré se retrouver en thalasso, Jonas, thésard citadin qui a juste accepté de suivre sa copine Valentine pour lui faire plaisir (mais peut-être un peu aussi pour la surveiller…). Il y a aussi Fred, chauffeur de bus à Rennes qui espère renouer les liens avec son fils Tom, adolescent renfermé ; Ali, Sophie et Léa, une famille dont la mère sort progressivement d’un burn out et enfin Kévin, un jeune en difficulté qui les accompagne pour se racheter une conduite dans le cadre d’un programme social. Tout ce petit monde va se retrouver sur les vastes plaines pyrénéennes à composer avec une nature pas toujours docile, mais surtout avec des caractères pas toujours complémentaires…
On rit bien entendu face à la suite des péripéties vécues par ces protagonistes, la manière dont ils réagissent aux situations, apprennent à se connaître tout en étant souvent surpris du parcours des uns et des autres. La réussite du film, sa douce musique, vient justement du fait qu’ils n’ont rien de caricaturaux. Ils ont assez d’épaisseur sociale et sont chacun assez légèrement abîmés par la vie pour que leurs comportements parfois limites, leurs crises de nerfs impromptues, nous attendrissent profondément.
Une jolie comédie pour sortir de la torpeur automnale !
ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux
