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affiche du film Incroyable mais vrai

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Incroyable mais vrai

  • Réalisé par
    Quentin Dupieux
  • Interprété par
    Léa Drucker, Alain Chabat, Benoît Magimel
  • Distributeur
    O brother
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France
  • Année
    2021
  • Durée
    1 h 14
  • Version
    Version française
  • Type
    Comédie
  • Date de sortie
    2022-06-15

Le nouvel ovni de Quentin Dupieux est un pur bonheur de comédie décontractée, imaginative et au délire joliment contrôlé, qui évoque les mystérieux pouvoirs d’une… trappe. Énorme, comme à chaque fois !

Alain et Marie emménagent dans un pavillon. Une trappe située dans la cave va bouleverser leur existence…

Chez Quentin Dupieux, le caractère énigmatique des titres et des (courts) synopsis est une marque de fabrique en soi, et une géniale entrée en matière pour peu que l’on laisse son esprit cartésien au vestiaire. Ayant trouvé un système économique et artistique lui permettant de tourner plus vite que son ombre (un film par an, en gros), et alors que son nouveau et dixième film, Fumer fait tousser, est programmé à Cannes, Incroyable mais vrai arrive sur les écrans et s’avère un excellent cru. C’est très drôle, très barré et Quentin Dupieux fait en sorte que le délire demeure sous contrôle (scénaristique), histoire de ne pas partir en vrille.

Comme dans toute bonne comédie, le casting est parfait. Léa Drucker et Alain Chabat forment un couple bien sous tous rapports, dont la vie semble avancer sans faire de vagues, jusqu’à ce qu’un grain de sable brise la mécanique bien huilée. Ici, c’est la découverte de cette trappe énigmatique, sorte de boîte de Pandore si tentante et dangereuse à ouvrir qu’il en deviendrait frustrant de ne pas passer à l’acte. Quentin Dupieux construit son intrigue autour de cet élément de décor comme une variation autour d’un même thème qui, séquence après séquence, modifie le comportement des personnages. Cet élément bouscule leur vie tranquille et emmène le film très loin, ce qui est assez jouissif pour le spectateur qui a la sensation, comme dans tous les films de Quentin Dupieux, d’assister à un génial tour de magie qui le replongerait dans le monde merveilleux de l’enfance, des séries B bricolées et sans prétention.

Il y a quelque chose d’à la fois minimaliste (l’intrigue, la production) et d’énorme (l’audace de l’intrigue justement, la capacité à maintenir une tension avec presque rien) qui fascine dans ce film, et qui le rend particulièrement attachant. Regarder évoluer les personnages de Léa Drucker et d’Alain Chabat, sans parler de celui incarné par Benoît Magimel (et de son ustensile électronique dont on ne dévoilera pas ici la rocambolesque consistance !), est un bonheur de tous les instants, tant leur présence et leurs attitudes témoignent d’un évident et communicatif plaisir de jouer. Le plaisir de faire le cinéma dans ce qu’il a de plus pur et simple et de croire en sa magie : voilà sans doute ce qui peut caractériser au mieux le travail de Quentin Dupieux et qui, de surcroît, élève bien haut à chaque fois le niveau de la comédie française. Du cinéma burlesque mâtiné de science-fiction qui arrive à évoquer des choses très sérieuses (mais le sourire aux lèvres, sinon ce n’est pas drôle), comme la crise du couple et le culte de la jeunesse éternelle, le tout avec intelligence et un vrai geste de cinéaste à l’imagination gourmande et sans limite, ça ne court pas les rues ! Le bonheur, tout simplement.

NICOLAS BRUYELLE, les Grignoux

Fiche PDF du film