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Io sto bene raconte l’amitié naissante entre deux immigrés italiens de générations différentes se rencontrant au Luxembourg. Des histoires de migrations, similaires et singulières à la fois, qui démontrent les difficultés à trouver sa place lorsqu’on quitte son pays natal
Dans les années 1960, Antonio, poussé par la crise économique, décide de quitter sa belle Italie pour trouver du travail à l’étranger. Il part accompagné par son cousin Vito et leur ami Giuseppe. Dans le train qui les mène vers les pays du Nord, ils ont la certitude que ce déracinement sera de courte durée. Mais il n’en sera rien. Alors que Vito part travailler en Belgique et Giuseppe en Allemagne, Antonio se retrouve dans le petit pays du Luxembourg.
Au départ, il accumule des petits boulots mal payés et mal considérés avant de faire la rencontre de Mady, jeune femme luxembourgeoise émancipée. Ils tombent amoureux et décident d’ouvrir ensemble une entreprise de construction qui devient vite très prospère.
Cinquante ans plus tard, nous retrouvons Antonio, il est veuf et sur le point de céder son entreprise. Lors d’une fête de remerciement organisée par ses anciens collaborateurs, il fait la rencontre de Leo, jeune DJ italienne dont l’objectif est de faire une tournée européenne avec son ex-petit ami qui vient tout juste de la larguer. Une connivence va rapidement se créer entre ces deux personnages aux trajectoires similaires, chacun ayant quitté son pays natal pour trouver du travail. Quand Antonio explique à Mady que « le seul moyen pour survivre était de partir », il résume de manière assez universelle les tourments des personnes qui migrent. Leo et Antonio, partageant tous deux le même sentiment de solitude, vont finalement faire un bout de chemin ensemble.
Io sto bene est le troisième long métrage du réalisateur Donato Rotunno, né au Luxembourg de parents immigrés italiens. Ce film est la continuité de son documentaire Terra Mia, Terra nostra dans lequel il interrogeait ses racines dans un film autobiographique à la portée universelle. Dans cette fiction, il mêle deux temporalités différentes, celle des années 1960 et celle d’aujourd’hui, qui s’alternent de manière assez naturelle pour finalement ne raconter qu’un seul et même récit, celui des personnes immigrées qui partent avec des rêves plein la tête, mais restent toujours tiraillées par l’envie de rentrer au pays.
MANON MOTTARD, les Grignoux
