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Meilleur scénario aux Oscars et aux Golden Globes 2022
Basé sur les souvenirs d’enfance du réalisateur, Belfast nous plonge dans les rues de cette ville d’Irlande du Nord en suivant Buddy, un gamin de 9 ans. Nous sommes en 1969, au moment où le conflit entre les protestants et les catholiques s’intensifie
Hasard de programmation ou conséquence de la réorganisation du calendrier des sorties si bousculé ces derniers mois, nous proposons deux films de Kenneth Branagh à quelques semaines d’intervalle (voir aussi Mort sur le Nil, p. 17). Cinéaste et acteur éclectique (il peut camper Hercule Poirot dans ses propres adaptations de romans d’Agatha Christie, jouer le rôle du méchant dans Tenet, apparaître dans un des épisodes de Harry Potter ou encore adapter Shakespeare au cinéma (Henry V)), il signe ici un film extrêmement personnel en revenant sur son enfance dans le Belfast de la fin des années 1960.
Branagh avait 9 ans à l’époque. L’âge de Buddy (Jude Hill, absolument fantastique), un gamin qui vit avec sa famille protestante dans un quartier habité aussi par des catholiques. Les tensions entre les deux communautés sont de plus en plus vives et le père de Buddy pense à emmener sa famille en Angleterre, là où « les gens ne nous comprennent pas quand on parle » lance le gamin, désespéré à l’idée de quitter sa ville natale.
Car au-delà du conflit qui enflamme le pays, le film parle essentiellement d’attachement. Les personnages des grands-parents notamment (Judi Dench et Ciarán Hinds) symbolisent bien ce patriotisme, cette volonté de continuité, malgré des lendemains qui apparaissent comme difficiles.
Tourné dans un noir et blanc élégant, mélangeant des scènes extrêmement fortes à d’autres plutôt surprenantes et cocasses, Belfast est un véritable hommage à la ville natale du réalisateur, aux gens qui l’habitent aujourd’hui et à ceux qui y ont vécu pendant plusieurs décennies, alors que le pays était ravagé par un conflit civil.
LES GRIGNOUX
