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affiche du film Aucun ours

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Aucun ours

  • Titre original
    Khers nist
  • Réalisé par
    Jafar Panahi
  • Interprété par
    Jafar Panahi, Naser Hasemi
  • Distributeur
    September Film
  • Langue
    Persan
  • Pays d'origine
    Iran
  • Année
    2023
  • Durée
    01 h 47
  • Version
    Version originale sous-titrée en français
  • Date de sortie
    2023-02-08

Depuis 2010, Jafar Panahi, réalisateur interdit de tournage par les autorités islamiques fait preuve d’un trésor d’inventivité pour contourner cette décision. La sortie de son dernier film arrive alors que le cinéaste est aujourd’hui en prison et qu’une révolte gronde dans les rues de Téhéran. Acte de résistance, geste politique inestimable, en même temps qu’un précieux regard sur l’Iran et réflexion sur la responsabilité des images, Aucun ours est tout simplement une œuvre remarquable !

Tout commence avec une dispute, celle d’un couple à propos d’un faux passeport. L’homme, Bakthiar, a déniché de faux papiers pour que sa compagne, Zara, puisse quitter le territoire. Mais celle-ci refuse de partir sans lui. La scène se poursuit jusqu’à ce qu’un « CUT » se fasse entendre. Et puis, à travers le mouvement d’un travelling arrière nous découvrons l’écran d’un ordinateur. La voix est celle de Jafar Panahi qui dirige cette séquence à distance. L’équipe du film est en Turquie, tandis que le réalisateur s’est installé dans un petit village non loin de la frontière pour en être plus proche. En plus des contraintes liées à la distance, Panahi doit aussi composer avec des problèmes de réseaux. À cette histoire fictionnelle qu’il met en scène, va s’ajouter une autre intrigue, liée aux habitants du village où séjourne le cinéaste. Celui-ci est interpellé par les villageois parce qu’il aurait potentiellement capturé avec son appareil photo l’image d’un couple adultère et va, malgré lui, se retrouver au centre d’un conflit qui le dépasse et prend progressivement un tour dramatique.

Ces deux intrigues, d’un côté le film en train de se faire où se mêle les aléas d’un tournage et l’histoire personnelle des acteur·rices eux-mêmes dissidents du régime iranien, et de l’autre, la folie d’un village aliéné par une politique répressive et des traditions ancestrales, forment les deux entrées d’un récit très méta cristallisé autour de Panahi et sa figure de cinéaste.

Aucun ours est un film qui brouille volontairement les pistes, les frontières, entre réel et fiction et qui, à travers son écriture et son jeu de mise en scène subtils interroge la culture de la peur véhiculée dans toutes les dictatures. Il questionne également la notion de vérité, la puissance des images, ce que celles-ci révèlent ou au contraire la façon dont elles sont instrumentalisées. Mais aussi comment l’acte même de filmer peut agir sur la réalité, par le soupçon qu’il véhicule, le danger dans lequel il plonge le filmeur et le désespoir parfois que ce travail – acte de résistance en Iran – échoue.

ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux

 

la bonne nouvelle de ce début février : 

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>> Lire l'article du Monde

 

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