Mouvements de caméra
Quelques exemples :
- Première séquence, combat de Big Willie : le combat reprend, il prend un coup, la caméra s’avance en très gros plan et au ralenti sur sa blessure à la joue.
- À la station service, Frankie nettoie la vitre. La caméra s’approche de Maggie pensive (musique). Frankie rentre pour payer. Maggie voit une petite fille dans un van, la caméra s’approche d’elle, (cut) puis s’approche de Maggie (musique mélancolique).
- À l’hôpital, Scrap retrouve Frankie qui lui dit que c’est de sa faute : la caméra se rapproche alors du visage de Frankie qui explique plus précisément pourquoi. Puis elle se rapproche de Scrap qui reste muet (effet de culpabilité).
- À l’hôpital, Maggie demande à Frankie : « Tu te souviens de ce que mon père a fait pour Axel ». Frankie ne répond pas, mais la caméra s’approche de lui et l'on devine qu’il a compris ce qu’elle veut.
- À la fin du film, Frankie fait une injection d’adrénaline à Maggie puis s’en va. Le plan suivant nous montre le visage de Scrap dans l’ombre comme s’il observait la scène : il y a un travelling latéral puis vers l’avant pour découvrir son visage : on entend sa voix en off.
- Dernier plan du film, la voix off de Scrap : « J’ai pensé que tu devais savoir quel sorte d’homme était ton père ». Travelling avant vers la fenêtre du petit restaurant.
L'utilisation de la caméra est très classique chez Clint Eastwood, et l'observation des cadrages ou des mouvements de caméra ne livrera sans doute que peu d'éléments significatifs. L'art de la mise en scène dans Million Dollar Baby ne se situe sans doute pas à ce niveau (qu'on désigne souvent comme celui du "langage cinématographique").
L'on a donc ici attiré l'attention des spectateurs sur une utilisation (qui n'a rien de trs original) des mouvements de caméra et qui consiste à se rapprocher des personnages au moment d'une intensification émotionnelle.
© Les Grignoux - Michel Condé, 2006