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Extrait du dossier pédagogique
réalisé par les Grignoux et consacré au film
Amen.
de Constantin Costa-Gavras
France, 2002, 2h10

Le dossier pédagogique dont on trouvera un court extrait ci-dessous s'adresse aux enseignants du secondaire qui verront le film Amen. avec leurs élèves (entre quatorze et dix-huit ans environ). Il contient plusieurs animations qui pourront être rapidement mises en oeuvre en classe après la vision du film.

Vérité et fiction

Le film de Costa-Gavras évoque des faits historiques aujourd'hui bien connus, dont la connaissance est d'ailleurs présupposée pour comprendre les événements représentés: quand Kurt Gerstein est emmené pour la première fois au camp de Belzec, la caméra ne nous montre pas ce qu'il découvre avec horreur à travers l'oeilleton de la porte blindée, mais nous savons tous qu'il s'agit d'une chambre à gaz (à moins bien sûr de ne rien saisir aux enjeux du film).

Néanmoins, Amen. est aussi une fiction, une reconstitution qui recrée les événements grâce à des décors et des acteurs qui sont peut-être très éloignés de la réalité. Ainsi, tous les spectateurs sont sans doute conscients que les dialogues ont été réécrits par les scénaristes sur une base documentaire sans doute assez faible.

Se pose alors la question de la limite entre vérité et fiction, entre faits et reconstitution. Le recours à des ouvrages historiques révèle en effet rapidement que la fiction occupe dans ce film une place beaucoup plus importante qu'il n'y paraît de prime abord. L'animation qui suit portera donc sur la dimension fictive d'Amen. et servira ainsi de première introduction au travail de réflexion historique que suppose ce film.

Objectif

  • Faire le partage entre les faits historiques et la part de reconstitution fictive dans Amen.

Méthode

  • Utilisation d'un questionnaire reprenant une série de scènes du film

Déroulement et commentaires

On trouvera dans l'encadré qui suit une série de scènes brièvement résumées: ce questionnaire pourra être soumis aux jeunes spectateurs après la vision du film en leur demandant de juger du caractère plus ou moins véridique des événements représentés. Dans un second encadré, on trouvera une série d'appréciations basées sur les ouvrages historiques disponibles sur ces questions: ce texte pourra être remis aux participants après qu'ils auront répondu au questionnaire pour qu'ils le comparent à leurs propres réponses.

Outre les ouvrages généraux sur la Shoah, les informations reprises ici sont extraites, en ce qui concerne en particulier Kurt Gerstein, des deux ouvrages suivants:
  • Saul Friedländer, Kurt Gerstein ou l'ambiguïté du bien. Tournai, Casterman, 1967.
  • Pierre Joffroy, L'espion de Dieu. Paris, Grasset, 1969 (très littéraire).
On y ajoutera en ce qui concerne le camp d'extermination de Belzec dont Gerstein fut un témoin essentiel :
  • Florent Brayard, "Comment écrire l'histoire sans archives ? Un regard sur l'historiographie du camp d'extermination de Belzec" dans Le génocide des Juifs entre procès et histoire, 1943-2000, Bruxelles, Complexe, 2000.

Amen. entre vérité et fiction

Voici une série d'événements mis en scène dans Amen. de Costa-Gavras. Selon vous, les faits ainsi reconstitués sont-ils authentiques, simplement vraisemblables, peu vraisemblables ou sans aucun doute faux? Vous pouvez compléter cette appréciation par des remarques complémentaires.

1. Un homme se suicide devant une assemblée pour dénoncer le sort fait aux Juifs en Allemagne.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

2. Une nièce de Kurt Gerstein, handicapée mentale, est assassinée par des médecins nazis avec ses compagnons.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

3. Un évêque allemand dépose plainte devant un tribunal puis proteste en chaire contre l'extermination des handicapés mentaux.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

4. Gerstein assiste à un gazage à travers un oeilleton: une boîte de Zyklon B roule à ses pieds.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

5. Gerstein rencontre un diplomate suédois dans le train puis essaie de rencontrer le légat du pape en Allemagne: il essaie de les prévenir de l'extermination en cours.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

6. Kurt Gerstein se rend à Rome pour rencontrer le pape.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

7. Kurt Gerstein prétend que les boîtes contenant du Zyklon B ne sont pas étanches et les fait enterrer.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

8. Riccardo Fontana, devant le pape, met sur sa robe une étoile juive, puis décide de suivre un convoi de Juifs et de mourir avec eux.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

9. Gerstein, qui veut sauver Riccardo, est surpris par le médecin SS qui lui promet la cour martiale pour avoir contrefait la signature de Himmler. Finalement, le «docteur» renonce à cette sanction et l'emmène en voiture: ils traversent une forêt où l'on brûle sans doute des cadavres.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

10. Le «docteur» responsable du programme d'euthanasie puis de l'extermination des Juifs s'enfuit après la guerre grâce à la complicité du Vatican.

  • vrai
  • plutôt vraisemblable
  • plutôt invraisemblable
  • certainement inventé

Suggestion de réponse

Amen. entre vérité et fiction
Quelques éléments de réponse

1. Le fait est authentique: le 3 juillet 1936, Stephen (ou Stephan) Lux, un journaliste israélite allemand, se suicide en pleine séance de la SDN (la Société Des Nations, ancêtre de l'ONU), à Genève, pour attirer l'attention sur le sort des Juifs en Allemagne: à ce moment, l'extermination n'avait pas encore commencé, mais les premières mesures étaient suffisamment brutales pour susciter ce genre d'acte désespéré. L'Allemagne nazie, insensible aux pressions extérieures, avait déjà quitté la SDN dès 1933. [Remonter à la question]

2. Dès septembre 1939, au lendemain de l'invasion de la Pologne par l'Allemagne, les autorités nazies mettent en oeuvre un plan d'extermination des pensionnaires des asiles atteints de folie, de sénilité, de faiblesse d'esprit, de troubles graves ou de maladies incurables. Les faits se sont déroulés globalement comme le montre le film avec une sélection sommaire par des médecins, puis par gazage dans des centres spécialisés avec le monoxyde de carbone produit par un moteur. Cette opération (dénommée T4) était secrète, et les assassinats camouflés en mort naturelle, les familles étant seulement prévenues des décès sans autre précision, les corps ayant été immédiatement brûlés (puis les cendres remises aux familles). Ces gazages ont fait vraisemblablement 70 000 victimes. Une belle-soeur de Kurt Gerstein, Bertha Ebeling, a été effectivement l'une de ces nombreuses victimes. [Remonter à la question]

3. L'évêque de Munster, Clemens von Galen, déposa plainte fin juillet 41 contre inconnu pour le meurtre des handicapés mentaux, puis prononça plusieurs sermons contre cette politique d'euthanasie. Ces protestations relayées par de nombreux catholiques ont sans doute contraint les nazis à mettre fin à l'opération T4 le 24 août 41: les assassinats de handicapés se sont cependant poursuivis de façon plus «artisanale» (par injection de poison, surdose de médicaments ou par absence totale de soins ou manque de nourriture). L'attitude de l'évêque von Galen, particulièrement courageuse, fut cependant exceptionnelle au sein de l'Église catholique allemande. On remarquera enfin que la mise en scène de Costa-Gavras est particulièrement spectaculaire, l'évêque en habits liturgiques traversant tout le cadre de l'écran d'un pas décidé pour se rendre au tribunal. [Remonter à la question]

4. Kurt Gerstein est un témoin essentiel du processus d'extermination par gazage en particulier au camp de Belzec où il assista pour la première fois en 1942 à la mise à mort d'un convoi de 6000 Juifs (dont, dit-il, 1450 étaient déjà morts à l'arrivée). Dans le récit qu'il a donné de ces événements en juillet 45 (alors qu'il était détenu), il décrit cependant les faits de façon très différente de la mise en scène imaginée par Costa-Gavras: il a en effet assisté à l'arrivée des déportés en se tenant devant les chambres à gaz avec le capitaine de police Christian Wirth (responsable de différents camps d'extermination) qui frappa certains détenus avec sa cravache; les victimes nues furent poussées puis littéralement entassées dans les chambres à gaz (quatre ou cinq), environ 700 à 800 personnes dans un espace de 25 m2 (le chiffre indiqué par Wirth étonne même Gerstein); quand les portes furent refermées, un mécanicien essaya de mettre en marche un moteur diesel mais n'y parvint pas; il lui fallut deux heures cinquante pour réparer le moteur, les victimes restant enfermées pendant tout ce temps dans les chambres à gaz; finalement le gazage eut lieu et dura une demi-heure environ: une petite fenêtre permettait de voir ce qui se passait à l'intérieur; quand les portes furent ouvertes, les corps se tenaient encore debout tellement les victimes avaient été serrées par leurs bourreaux; des détenus ont dû ensuite dépouiller les cadavres de ce qui leur restait (les dents en or) avant de les jeter dans de grands fossés. On conçoit l'horreur de cette situation (horreur qui transparaît dans tout le témoignage de Gerstein), horreur telle que le cinéaste a choisi de renoncer à la mettre en scène telle quelle. On remarquera également que le détail de la boîte de Zyklon B est inexact puisqu'on utilisa à Belzec des gaz d'échappement: la suite de la confession de Gerstein laisse penser que les nazis envisageaient de remplacer ces moteurs par du Zyklon B (qui fut utilisé quant à lui à Auschwitz). Le film fait donc de Gerstein un acteur absolument central (mais intérieurement révolté) du processus d'extermination puisqu'il doit livrer du Zyklon B à tous les centres d'extermination (ce qui ne fut vraisemblablement pas le cas). [Remonter à la question]

5. Les faits sont certainement exacts: outre le témoignage de Gerstein, le baron von Otter, secrétaire à la légation de Suède, a confirmé avoir rencontré Gerstein et avoir écouté son témoignage à propos de ce qu'il avait vu à Belzec. En ce qui concerne le légat du Pape, Gerstein a expliqué qu'il n'a même pas pu le rencontrer, une fois qu'on lui eut demandé s'il était soldat. Le film dramatise donc la scène puisque l'on voit Gerstein forcer le passage et s'entretenir avec le légat qui refuse de croire ses propos et lui ordonne de quitter les lieux. Il est peu vraisemblable cependant que Gerstein se soit présenté en uniforme (surtout de SS!) à la légation qui était vraisemblablement surveillée par la police secrète (Gerstein rapporte d'ailleurs qu'il fut suivi par un policier sans doute en civil à sa sortie de l'ambassade). [Remonter à la question]

6. Aucun élément ne permet de supposer que Gerstein se soit rendu à Rome ni qu'il ait tenté d'une manière ou d'une autre d'approcher le pape ou ses représentants. Tout l'épisode est inventé et fortement dramatisé notamment par le fait que cette venue coïncide avec l'arrestation des Juifs romains: alors que l'Italie fasciste était l'alliée de l'Allemagne nazie, elle avait toujours refusé de livrer les Juifs d'Italie aux Allemands; mais le débarquement des Alliés en Sicile en juillet 43 provoqua la chute de Mussolini, un retournement d'alliance (l'Italie rejoignant le camp allié) et l'invasion de l'Italie par les troupes allemandes; les nazis organisèrent alors la déportation des Juifs en particulier à Rome où une grande rafle saisit le 16 octobre plus de mille personnes qui furent expédiées à Auschwitz. Ces événements authentiques servent donc d'arrière-plan dramatique à la venue (fictive) de Gerstein à Rome: on remarquera encore à ce propos, qu'au moment de la rafle des Juifs romains, on évoque devant le pape le bombardement de l'abbaye du Mont Cassin par l'aviation alliée. Lors de leur avance en Italie, les forces alliées ont effectivement été longuement bloquées devant cette abbaye: le bombardement de l'abbaye elle-même par l'aviation l'a totalement détruite, mais de façon inutile car elle n'était pas occupée par les troupes allemandes (retranchées sur les contreforts du Mont Cassin). Ici aussi, le film «fabrique» des coïncidences puisque ce bombardement eut lieu seulement le 14 février 1944 (et non à l'automne 43): la coïncidence permet sans doute de montrer la confusion du pape confronté à des événements dramatiques (le bombardement de l'abbaye du Mont Cassin détruisit un monument particulièrement important de la chrétienté) mais de nature et d'importance différentes: la déportation et l'extermination de populations civiles innocentes ne peut pas se comparer à des dommages militaires même considérables. [Remonter à la question]

7. Le fait est rapporté par Gerstein dans sa confession: il ne précise cependant pas les quantités ainsi détruites ni les circonstances exactes de ces destructions. [Remonter à la question]

8. Le personnage et toute l'histoire du père Riccardo Fontana sont fictifs et n'apparaissent donc nulle part dans la confession de Kurt Gerstein. Néanmoins, le personnage est inspiré, selon Rolf Hochhuth lui-même (l'auteur de la pièce de théâtre, Le Vicaire, dont Amen. est l'adaptation), du prévôt du chapitre Bernhard Lichtenberg qui pria ouvertement pour les Juifs, puis fut condamné à la prison et enfin mourut au cours de son transfert vers Dachau. D'autres figures peuvent faire penser au personnage de Riccardo Fontana: ainsi, le père polonais Maximilien Kolbe, arrêté et déporté à Auschwitz à l'été 41 (à un moment où l'extermination des Juifs par gazage n'avait pas encore commencé), prit volontairement la place d'un autre détenu condamné avec trois autres compagnons (pour l'évasion d'un autre prisonnier) à mourir de faim et de soif dans un bunker: sa béatification par Jean-Paul II a cependant provoqué une vive polémique car le père Kolbe s'était distingué avant-guerre par des écrits violemment antisémites (ce qui ne l'a pas empêché d'entrer ultérieurement dans la résistance aux Allemands). Une autre figure célèbre est celle de Janusz Korczak, un célèbre médecin et pédagogue juif polonais: devenu directeur d'un orphelinat dans le ghetto de Varsovie, il consacra toute son énergie à protéger les enfants (alors qu'il aurait sans doute pu trouver des complicités à l'extérieur du ghetto pour s'enfuir) et suivit ses pupilles dans la déportation et la mort le 5 août 1942. La démarche de Riccardo Fontana, aussi exceptionnelle soit-elle, n'est donc pas sans exemple. [Remonter à la question]

9. Tout l'épisode est évidemment inventé puisque Riccardo Fontana est un personnage fictif. Il semble en outre que les nazis n'aient jamais soupçonné le double jeu de Kurt Gerstein, même s'il a, semble-t-il, multiplié les imprudences. La crémation de cadavres évoque en revanche des faits réels: au début, dans les camps d'extermination de Belzec, Sobibor et Treblinka, les nazis se contentèrent d'enterrer les victimes des gazages, mais dès le printemps 42, Himmler ordonna de détruire les traces de ces massacres, et les cadavres furent déterrés puis brûlés sur des bûchers improvisés (Auschwitz fut en revanche doté en 1943 de gigantesques fours crématoires destinés à brûler les cadavres directement à la sortie des chambres à gaz). Les nazis détruisirent et rasèrent totalement les camps de Belzec, Sobibor et de Treblinka, et firent sauter les crematoriums d'Auschwitz avant l'arrivée des troupes soviétiques, afin de faire disparaître les traces de leurs crimes. [Remonter à la question]

10. Comme Riccardo Fontana, le personnage du «docteur», dont le nom n'est d'ailleurs jamais cité dans le film, est un personnage fictif. Mais sa sinistre carrière est largement inspirée de celles de criminels comme Franz Stangl ou Christian Wirth qui participèrent d'abord aux opérations d'euthanasie avant de devenir responsables à des niveaux divers dans les camps d'extermination en Pologne. On sait notamment aujourd'hui que Franz Stangl, qui fut arrêté en 45 mais s'évada en 48, a réussi à rejoindre la capitale italienne où il a bénéficié de la protection de Monseigneur Alois Hudal, un dignitaire du Vatican, qui lui a permis d'obtenir un laisser-passer de la Croix Rouge et de s'enfuir en Syrie. Alois Hudal a également aidé d'autres criminels nazis dont le tristement célèbre Adolf Eichmann qui se réfugia en Argentine où il fut enlevé par les services secrets israéliens en 1960 (puis jugé lors d'un procès retentissant, condamné à mort et exécuté en 1962). La carrière du «docteur», si elle peut paraître exceptionnelle, est très vraisemblable. [Remonter à la question]


Si le film de Costa-Gavras suit largement la biographie de Kurt Gerstein, personnage authentique et témoin capital du processus d'extermination, on voit qu'il est entouré par deux personnages largement fictifs (bien que vraisemblables), deux figures opposées du bien et du mal absolus. Loin de proposer une reconstitution historique brute, Amen. présente donc une situation dramatique fortement stylisée qui pourrait même paraître caricaturale si une multitude d'autres personnages secondaires (le père de Riccardo Fontana, le Cardinal, les amis protestants de Gerstein, son épouse, son père, etc.) ne présentaient une variété de comportements plus banals mais également plus médiocres.

En complément à l'extrait du dossier pédagogique réalisé par les Grignoux sur Amen. et présenté sur cette page, le lecteur intéressé trouvera à la page suivante une étude de Brigitte Boëdec sur quelques thèmes musicaux du film de Costa Gavras. Cette étude a été réalisée dans le cadre de l'opération « Collège au cinéma » (France). (Elle n'est pas donc reprise dans le dossier imprimé des Grignoux et constitue un document distinct entièrement disponible sur ce site en suivant les différents liens indiqués).

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